mercredi 20 avril 2011






"Devenir gris" dit le groupe Visage dans les enceintes, et bien c'est précisément ce que nous n'allons pas faire Yann et moi aujourd'hui, tout simplement parce qu'on est en vacances, et que le soleil brille un max.
Perso le soleil, moi, c'est pas trop mon délire, mais sur la route dans la caisse avec la jeunesse dans les cheveux et nos deux têtes de vainqueurs, ça suffira.


On a decidé ça comme ça, Italie, tiens, pourquoi pas, et puis le temps de se diriger vers on tombera bien sur des endroits et puis là-bas aussi, on va dormir dans ma camion-voiture et on sera comme des crocs en plâtre.
Yann, féru d'aventure et de surprises m'a dit bingo.
Pour l'instant on est clean, polis, civilisés et assez bien sapés, d'ici trois jours on sera poilus, grossiers et franchement dégueulasses.


 
Va falloir développer notre faculté à trouver des places to have a shower, et tout ira bien.
Pour le reste, budget top serré mais on est punks ou pas. Oh.
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Day 2

La recrudescence des pizzerias sur la route nous rassure quant à la bonne marche de notre entreprise.
Nous sommes bien sur la bonne route.

Nous avons décidé d'agrémenter notre périple par des lectures assez chouettes







Aprés des tapas cosy à To lose, nous nous retrouvâmes sur un parking étoilé à Narbonne, Gruissan plus exactement, comme par magie. Etait-ce vraiment de la magie ou Yann avait-il conduit 3 heures sans que je m'en apperçoive ?...
Encore un coup bas des tapas/vino tinto.
On me dit dans l'oreillette que c'est ici qu'a eté tourné 37° 2 le matin, té à Gruissan.

Dodo
Reveil.


Toulouse 2000


"Narbonne , première fille de Rome hors Italie", y a marqué quand on arrive, j' y comprends queud. Ca doit être de l'occitan.
Y a des panneaux photovoltaïques au stade de rugby, sportifs et souçieux de l'environnement, quelle belle vision.
Les maisons sont toutes de la même couleur, ce beige rosé partout, tout le temps.
Je me suis habituée à mon gris bordelais, moi, ce beige rose pâle me donne l'impression qu'il faut que j'ouvre les yeux plus grands.
Est-ce un signe qu'avant j'étais carrément un peu trop "square", oh ?
On a décidé de passer par Marseille mais avant on va aller Béziers, pardon, à Béziers.

A toute.

Lecture encore et toujours car nous sommes des gens de lettres




Preuve en est :


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Bon ok alors cette aprème on a fait connaissance avec une aire d'autoroute très chouette où il y avait une imitation de temple romain à colonnes au pic du soleil avec un mini musée avec des squelettes dans de la terre et de belles voix-off, y avait aussi des mecs bizarres qui pensaient que quand on fait la sieste dans une bagnole c'est un plan cul à deux balles.


Ensuite, Marseille, petite visite de la ville, ville qui finalement ne nous fait penser à aucune autre puisque la comparaison "Paris avec des bateaux" est un peu nazebroque et qu'on n'y croit pas nous-même.
On se dit que c'est immense et que pour visiter vraiment, faudra revenir.

Soupe de poisson avalée, on décide d'aller dormir dans les calanques de Cassis.

Ma maman elle a dit "c'est trés beau et puis le mistral souffle pas là-bas, vous pourrez peut-être même vous y baigner". On a dit bingo, d'autant que ça serait pas du luxe franchement, on commence à devenir de moins en moins civilisés.
Mais on s'en fout un peu parce qu'on a vu Marseille et dès demain on se tente la douche des routiers en station service. Merci Total, on ne viendra vraiment pas par hasard.
Ah oui et demain, Monaco si on peut et hop, Italie.

Day 3
Nous zero/Mistral 1.
Mistral gagnant.
Effectivement, ce vent rend un peu foufou, il ne s'arrête jamais, il est vraiment froid et le contraste et saisissant quand dans la bagnole on crame avec le soleil et lorsqu'on sort et qu'on se pèle les meules.
Yann l'a ainsi renommé "ce gros enculé de vent", ça n'engage que lui évidemment.
Je me dois de reconnaitre que mon compagnon de voyage se revèle être un piètre copilote, je pars dorénavant du principe que s'il dit qu'il faut aller à droite, je me précipite à gauche, je ricane encore de tout à l'heure lorsqu'il me regarde l'air sûr de lui en m'affirmant que "ça se lève, tu vas voir", et qu'une averse nous tombe direct sur le pare brise.

alors voila le type qui fait de la balançoire en Italie
avec l' air le moins insouçiant
du monde...

Nous avons trouvé halte sur un parking pour la nuit dans une calanque magnifique à Cassis, reveil au milieu de falaises abruptes, quelques photos, on a pu constater que la plage était interdite aux loups avec des stickers sur le museau, cf la photo,( punaise, j' ai paumé la photo, mon effet d'humour tombe totalement à plat, bon ben voila , c'etait un chien sur un panneau d interdiction, qui ressemblait plus à un loup avec un sticker politique sur le museau, vous vous seriez sacrément marrés, dommage les kids!) et que les seniors au même titre que les ours blancs de Biarritz se baignaient palmés comme Donald dans les criques par 8 degrès le matin, pendant que nous on est en pull à se les geler avec le mistral dans la gueule, ouaip le mistral ouaip.

Dans le bar où on prend le café, y a marqué sur la banderole : "Anti Psg, Marseille capitale, Paris Succursale", rigolo.
A coté, une plaque "La Cagole, la bière du cabanon, à servir frais".
Faut que je pense à envoyer une carte postale à mon chat, et à ramener un truc pour mon meilleur ami, François.
Bon, un café, une toilette de chat dans de superbes toilettes de l'espace désinfectées entre chaque utilisation, et nous voila partis direction le rocher comme un ouragan.
Ok, faut que je décroche, y a l'album de Stupeflip qui (re)commence.
On va longer la mer, té.
Arrivée d'air chaud.
Baci.


la fameuse place d'Helice à Saint trop'
ah oui c'est parce que c'est un blog marrant, jvous avais pas dit
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On passe à Monaco, ville à étages, c'est trés propre, on y a bu un trés bon café face à des gros yachts et des gradins en construction pour le grand prix, ça commence à tchatcher Rital, yo.
Parking juste hors de prix. Gulp.

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Day Four
Mis à part que j'ai un torticolis et tout le haut du dos bloqué, on est en Italie (voir preuve photo frontière merci, oh et puis non), camper dans sa propre voiture à l'arrache c'est bien, mais il reste toujours deux défis à relever pour chaque jour, trouver des chiottes clean et où se laver.
Quand on a relevé ces deux défis, moi et mon compagnon de voyage avons l'air du touriste lambda clean et reposé qui sort de sa chambre d'hôtel cosy. Quand l'un de ces deux défis reste en suspend, c'est autre chose.
On a experimenté la douche à 50 centimes dans un camping perché dans la montagne, ben écoute, super, c'était glacé, douchés à l'eau froide, sympa.
Première journée et nuit à San Remo, bled coolos, penne au frutti del mare troppo buonno mucho, les toilettes du resto étaient top.
Un litre de vin plus tard...
Dodo sous un immense palmier face à une Méditerrannée qui fait des vagues, rien à signaler, j'appelle Brice de Nice.
Lendemain bébé.
Nous sommes à Santa Margherita, c'est joli, calme, au bord de l'eau, y a un port et une promenade, atmosphère décontractée mais pas assez populaire à mon goût.
La circulation est un gros sacré bordel, ils conduisent assez bien, assez vif et sport et restent courtois, mais ils vont vite et ça manque de trottoirs et de marquages clairs au sol, les piétons sont clairement toujours en danger.
Voitures partout, traffic incessant, scooters, vespas deux roues, vroum vroum tout le temps.
Ok là, toujours à Santa Margherita, on a visité des jardins incroyables remplis de palmiers et d'une végétation vrombissante, on en est restés babas.

On a passé pleins de petits villages colorés de cartes postales hyper typiques en amphithéâtres, face à la Méditerrannée immuable, imperturbable et si claire, dormi à Santa Margherita.

                                    






genre

Là on decide de retourner à Gênes qu'on avait juste passé à l'aller, une dame nous a dit qu'il y avait des palais magnifiques, témoins d'un passé riche et glorieux, et que c'était à voir. Ok, let's go.
Les italiens jusque-là sont comme le temps, cléments avec nous, on ne voit quasi jamais les carabinieri, même si les panneaux nous les signalent tout le temps.
Au grès de nos nombreuses pérégrinations pour chercher a place to sleep cosy cosy, on est tombés sur une route face à la mer à flanc de montagne en pleine nuit qu'on a suivie comme des zombies, hyper crevés on a fini après vingt minutes de serpentage en passant devant des villas hyper luxueuses, pour arriver à une sorte de petit cap sur la mer totalement impraticable, avec un parking fermé vraisemblablement hors de prix. Bienvenue à Portofino, le Saint Trop' local. On apprendra le lendemain que c'est magnifique, on a rien vu de nuit.

comment ça "balnéation pas sûre"?...Va falloir me résoudre ce souçis
de manque d'approprié au service de sauvatage
et fissa!

Mon compagnon de voyage est tombé en amour pour ce dessert si onctueux que l'on nomme la Panna cotta, il en ferait des orgies, si bien que je le soupçonne de ne prendre de plats de resistance que pour pouvoir enfin commander le dessert avec son air réjouit.
Poème de lui sur la Panna cotta :
Yann =
"Panna cotta quand je te vois
Je suis en émoi
Panna cotta ton chocolat, j' en veux plein les doigts
Panna cotta sur le menu ou tu seras j' ira
Panna cotta Panna cotta Panna cotta
Tape tout là, sur l 'estomac
Je t'aime Panna cotta"
Je suis bien contente qu'il ait trouvé son graal. Moi, le mien, là de suite, ce serait des chiottes en marbre de carrare, avec du papier toilettes en plumes d'oie.
Ah ben sinon, l'Italie c'est vraiment cool, on visite, on va même dans les batiments administratifs, té y a comme une grosse douceur de vivre, on reste sur la riviera, on s'achète des fruits et l'épicière met deux plombes à nous chercher une poche. Ah ben elle s'est endormie, tranquille quoi t'as vu.

C'est trés beau içi mais pas trop préservé, ça construit partout. Bon.
C'est les rois du trompe l'oeil sur les façades des maisons.
Façades ôcre, saumon ou beige.
Et nous on se gave de pâtes et de pizzas.
J'te jure.
Ps: le poème de Yann est sacrément à chier n'empêche.

Ah et aussi faut qu'ils arrêtent de faire pétiller le vin rouge et de le coller au frais avant de servir.
Ps: ne plus ecouter Yann à propos du fromage, je me comprends.

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Mon copilote ne pense qu'à manger, penser à l'abandonner sur une aire d'autoroute dès que l'occasion se présentera.
là, par exemple, il ne pense qu'à une glace, j' ai peur de son prochain poème.
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Yann parle un Françitagnol parfait, un peu d'anglais aussi, personne ne le comprend, ni moi, ni lui-même d'ailleurs, et il tente à chaque fois de prendre un accent local qui l'isole encore plus de toute forme de communication.
Il est vraiment splendiose.
On dirait un mix entre Don Camillo, Mister Bean et Jean Lefèvre.
Je me débrouille donc par moi-même pour communiquer avec les autochtones, ça va généralement plus vite.
Moi, je la boucle un peu parce qu'avec mon dos en miettes, je peux pas conduire, alors je lui dit qu'il parle super.
Ici, y a des orangers partout, peu s'en faut qu'on s'en ramasse une dans la tronche en marchant dans la rue, y en a partout en ville, sur les places, le long des rues, sur le sol, everywhere.
On a visité pas mal d'églises, des supers clinquantes avec 120 lustres pas vraiment discrets et d'autres plus petites qui payent pas de mines mais qui en jettent quand même.




pas de cire qui coule pas de prise de tête
un jeton et ça s'allume faut juste changer les ampoules des fois


Yann me dit, je cite =
"C'est quand même des sacrés religieux, ils foutent un maximum de leur argent de poche dans les églises"
je trouve ça drôle alors je l'écris.
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Retour à Gênes, à la frontière entre le Ponant et le Levant, on a fait quasiment toute la region de la Ligurie qui trace tout le long de la cote Riviera di Ponente jusqu'à Gênes, et passée Gênes la Riviera di Levante, donc.
Gênes qui s'est reveillée à l'époque des premières croisades, et gagne plein de thunes avec ses comptoirs commerciaux avec les principeautés islamiques de l'époque, si bien que par la suite c'est les banquiers gênois qui ont sponsorisé Christophe Colomb dans sa conquête du nouveau monde.
Un poète dit à cette epoque que l' argent nait en Amerique, meurt en Espagne et est enterré à Gênes.(Big bisou Laurette pour le lonely planet)
Gênes, donc.
Le traffic y est hurlant et trés speed.
Défi, se garer.
On se gare entourés d'une faune gesticulante et bigarrée, sans vraiment savoir ou on laisse la caisse...
Puisque, outre la circulation sauvage et incompréhensible, les modes de stationnement des voitures ici restent aussi pour nous un sombre mystère...
On entre dans des sortes d'arcades, couloirs sombres et bas, ou même en plein jour il y a des néons partout allumés et on commence à arpenter le dédale des rues, ça tchatche hyper fort, ça éclate de vie, les immeubles autour font au moins cinque o sei étages et c'est assez frappant comme si pour eux tout cela était normal, certaines rues/veines ne font que la taille du corps qui les empreinte, c'est assez désarçonnant. Je devrais être contente, bon ici c'est ultra méga populaire, mais je n'ai pas le temps, tout n'est que découverte au detour des rues.
C'est pas hyper propre mais bon ça vit, quoi.
Une boucherie juste à coté d'un bar pour bambini avec des boules de toutes les couleurs et puis paf, un magasin de fringues et puis paf, une statue...
Ya plein de tout, partout, chaque centimètre carré est exploité, comme en bord de mer, rien de vacant içi.
Yann à mes cotés garde la bouche ouverte et les yeux vers le haut.
Il est marrant.

Quand on sort du labyrinthe de rues sombres on se retrouve aspergés de soleil sur des places hyper bruyantes qui donnent sur des palais, pour la plupart dont l'entrée est ouverte. Le luxe du truc est dingue, escaliers en marbre, statues partout, ça contraste vraiment avec l'épisode juste avant.(Je mets pas de photos vous irez voir oh)
On marche sans s'arrêter, on trouve un bar, une place ombragée au milieu de rues micros, on se dit que quand les gens emménagent ici, aucun camion ne peut y parvenir...
On boit une pinte en ecoutant un groupe étrange qui reprend du Nirvana, ça parle fort Italo partout c'est un peu surréaliste, c'est un des moments ou on se pose et ou on se demande ou l' on est, un peu,et là on doit comme tout les soirs en squat de voiture punk, il faut repartir pour trouver un spot où se poser pas trop craignos, de type parking.
On roule, on trouve un bled, un parking calme, puis on décide d'aller voir ce qui se trame dans le grand chapiteau blanc où on entend au lointain une sorte de monsieur Loyal baragouiner des trucs.
Enthousiastes, on y va. Un type nous parle, on paye trop cher, on rentre et on se retrouve au milieu d'un bal d'un autre temps avec des gens choucroutés qui enchainent passo doble et mambo...
Pas une âme de moins de 48 ans pense-t'on, nous voila beaux, pas de bar juste des distrib', de l'eau et de la bière sans alcool...
Comment faire ?
Partir semble impoli, on s'est bien fait remarquer nous les deux, jeunes français à l'air un peu paumé et curieux.
Alors on reste, on danse une ou deux valses, on s'assoit, je prends deux vidéos.
D'aucun dirait que c'est ultra ringard ce dancing mais je crois qu'en fait on les trouve clairement touchants, tous, ils ont l'air de sacrément s'éclater, à leur façon, sous ce grand chapiteau blanc avec leur eau minérale et leurs brushings rétros.
Nous, petits nantis de bobos bordelais, il nous faut de l'alcool, des clopes, une ambiance select et underground, une musique trop hype, des gens trop à la cool et même des fois de la drogue, on se dit qu on va se mettre au brush.
On a pas mangé, plus rien d'ouvert, on sort du chapiteau juste avant le tirage au sort de la tombola, le chanteur hurlait dans le micro "il piccolo grande di amor !", tout le monde avait l'air de connaître, nous on s'enfuit discrétos, thon tomate dans la caisse.
Dodo.
On n'en parle plus.

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Day Five.
Mon royaume pour une 806, on y dort sacrément bien quand même, et on se fait pas avoir, c'est reveil face à la mer à chaque coup.
Même au ritz t'as pas ça mec.
Donc...
Reveil sur le parking, réminiscence de l'orchestre de la veille en tête, Yann dit qu'on laisse la caisse et qu'on repart à Gênes en train, station de train face à nous, mer derrière semble-t'il...
Je veux pas trop faire ça.
En plus arrivent par dizaines des camions avec jeunes qui transportent des canoés, rassemblement, on voudrait finir la nuit mais on se sent de trop au milieu de tout ces canoés.
La maréchaussée nous le fait rapidement savoir, ça frappe fort à la vitre, ils nous disent que bisogno andare grazié on andare pronto.
On est dimanche, on retourne à Gênes, un peu crevés, on dormira dans un parc, pourquoi pas.
Juste un thé, là, ou un capuccino ou un expresso ou un macchiatto ou un café latté, un coco loco, ou n'importe quoi. Ah oui, et du wifi aussi, merci.

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Vide grenier face à la mer, c'est dimanche, c'est sympa, italiens assomés par le soleil qui t'engueulent si tu touches et que t'achètes pas.
Mais dis donc, j'y aurais pas trouvé les mêmes lunettes que mon père avait dans les années 80, vintage 2000 pour la modique somme de 6 Euros, moi ? Mais si !
Je passe mon temps à tenter un max d'éviter le soleil avec mes pigasses et mon teint de vampire agoraphobe, j'ai pas du choisir le bon pays à visiter.
On est à Gênes, le soleil tape comme une batte de bAIse ball, il fait 76 degrès, ça klaxonne de partout. Yann reste serein, il conduit, moi je pense qu 'on va crever. Non, je pense qu 'on aurait du venir en scooter, non, je pense qu'on va payer encore hyper cher un parking, non j'ai hyper  faim.
Ok.
On se dit qu'on doit faire gaffe au budget, on calcule, on trouve un parcheggio, parking, on se gare, en sortant de la caisse, je trouve 20 euros par terre, je me baisse, 30 de plus. Ok bon, 50 euros dans ma poche à bonbons, pas mal, ce sera la rallonge pour le resto de ce midi.
Merci à l'étourderie Italienne.
à Gênes, nous voila partis en touristos dans la ville, re-rues sombres et profondes, re-palais somptueux, on arrive à la cathédrale San Lorenzo sous un soleil éclatant où se déroule l'office du Dimanche. Paf on entre, paf on y assiste, paf on nous dit de nous serrer contre les murs, une sorte de procession en chant latin commence à s'organiser, tout le monde s'arrête on sent qu'on attend quelqu'un. La foule s'ébranle un peu, on voit un type trés entouré habillé un peu comme Richelieu qui s'approche et qui beni tous les gens qu'il croise. Avec Yann on se dit qu'on est pile sur le chemin, les gens ont l'air de le connaitre il a l'air important. Nous, on est deux grosses souris ignorantes.
On baisse la tête devant lui et tout le monde lui baise la main.
Je me dis que je vais faire ça, mais en fait il me prend la main tout doucement en la serrant un peu et en souriant. Il arrive à Yann, fait la même et lui, qui n'avait jamais parlé à personne de tout son parcours dans l'église, lui sort une phrase d'au moins 6 ou 7 mots qui restera pour nous à jamais un mystère dans le grand dédale des phrases mystérieuses en langues étrangères...
Je réponds "Français", l'air un peu misérable. Le type, entouré de 50 religieux en soutanes dorées me reponds "Américani ?", et l' un de ses nombreux bras droit lui repète "No, francesi". Il nous sourit d'un air bonhomme puis part distribuer d'autres mains douces.
Nous voila bénis.
Yann se demande encore ce qu'il a bien voulu dire...
Même Georges Abitbol était plus comprehensible, c'est dire.
(Plus tard, par la lecture d'une publication paroissiale, nous apprîmes que ce monsieur était Cardinal, et sacrément attendu ce dimanche-là.

Ensuite, balade à nouveau, visite du centre culturel, vu deux expos dont Robert Cappa (100 balles, jeux de mots, blog drôle), toutes les expos gratuites, vraiment chouette, enfin, disons, c'est un photographe de guerre, y a des morts et des morts, tout ça c'est pas léger léger au petit dejeuner.
Puis balade.
Déjeuner dans un truc assez typique et les meilleurs lasagnes du monde, au pesto alla Genovesa... Juste la mega tuerie.
Yann est tombé à nouveau en pamoison devant un truc,le capuccino, il en est dinguo dinguo.
On a re-arpenté les ruelles encore et encore, tombés sur des coins complètement improbables, cachés, innatendus, de grandes places carrées quasi inaccessibles autrement qu'à pieds ou en vespa, le soleil arrive quand même à passer dans l'étroitesse des rues et revèle certains endroits comme des tableaux.
L'aquarium de Gênes est hors de prix, dix huit euros l'entrée.

 Pour trouver des chiottes publiques dans ce pays c'est la croix et la bannière, ici pour des mecs qui pensent au confort de ton cucul en permanence en collant des coussins partout sur les chaises en dur, je m'étonne, je finis le repas un peu froissée, je m'insurge bêtement contre des evidences, contre le tourisme, ah et puis j'aime pas les suppléments qu'on nous fait payer dans les restos, l'eau généralement à 2.50 euros, de l' eau plate Bordel ! Et le service, genre deux euros par personne, résultat, t'arrives, tu crois que tu vas prendre deux pizz à 8 chacune et tu payes 22.50 et ça me daille. Ok c'est hyper touristique mais on a pas vraiment le budget pour s'enfoncer dans les terres et puis dormir en ville avec la 806... Bof.
On fini la journée dans un petit bled, Savona, qui nous rappelle qu'il faut qu'on se lave. On mange la plus fine et la meilleure pizza au pesto de l'univers intergalactique, on boit du vin, on se dessine un pendu sur les bras, on dort.

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Jour 6
On sait qu'on doit être à Bordeaux demain, et on voudrait repasser par Toulouse, j' ai toujours mon torticolis relou, Yann prend le volant, pression des pneux, The Cure dans le poste, c'est reparti, on va dire goodbye Italia comme il se doit.
Faut qu'on se lave bordel.
On vient d'essuyer un refus d'un camping...
Bon, on demande juste une douche et à la payer, donc soit on est trop crade et ils ne veulent pas de nous, soit Yann se trompe de mots et propose la botte à la tenancière sans le savoir.
(La botte en Italie, le comble)
Ok, affreux, la douche était froide, encore, les gens pas aimables ce coup là, je sèche au soleil dans la caisse.
On s'arrête dans une sorte de traiteur charcutier fromager, on prend tout un mix de trucs qu'on va manger à Alassio, petite ville en bord de mer, on se gave comme deux grosses oies, je m'endors sur le sable sous un soleil de plomb. Le bled est vraiment superbe.

A la frontière, on se boit un dernier expresso, petit pincement au coeur de quitter cette côte et ce pays.
Bon.

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Jour 7
Retour difficile, chuis malade 2000, genre crise de foie,je me fais penser à mon chat lors de son occlusion intestinale, je suis un gros zombie aux cotés de Yann qui conduit et assure pour tout.
Le voyage n'en finit plus, jusqu'au moment ou le crépuscule rose nous rappelle que chez nous, c'est pas mal aussi, té.
Garonne, Capus, porte bleue.

A y est, rentrée maison.
Demain j' aurai déja pleins de souvenirs, même malade, ça sera cool.
Mais là...
Dodo.
A plus.

24 000 Baci Baci.

Sophie